Bactéries

Colonie de bactéries Escherichia Coli sur la muqueuse digestive

Sans les bactéries, il n’y aurait pas de vie sur terre.

Les bactéries sont les plus anciens êtres vivants apparus sur terre.
Les autres êtres vivants sont apparus bien plus tard.
Les plantes et les animaux se sont développés grâce aux milliards de bactéries qui les environnent.

Les racines des plantes et des arbres sont recouvertes de bactéries avec qui elles échangent toutes sortes de substances, les déchets des uns permettant aux autres de vivre. De même, chez les animaux, la peau, les poils et la surface de nombreux organes sont porteurs de milliards de bactéries qui jouent un rôle important dans la vie animale.
Les êtres humains n’échappent pas à la règle : toutes les surfaces extérieures (peau) et intérieures (tube digestif, nez, bouche, gorge, trachée, bronches, poumons…) de l’organisme humain sont tapissées de bactéries.
L’environnement bactérien des êtres vivants est extrêmement complexe et son rôle clé dans la vie explique le nom qu’on lui a donné: le “bio-tope”.

Les antibiotiques ont été inventés par les bactéries.

Les bactéries vivent en colonies. Chaque bactérie se reproduit en se divisant par deux. La bactérie nommée Escherichia Coli, par exemple, se reproduit en se dupliquant toutes les 20 minutes, ce qui double à chaque fois le volume de la colonie. La principale activité de ce type de bactérie consiste donc à se diviser en deux et à empêcher d’autres bactéries d’empiéter sur leur niche écologique pour s’y approvisonner en énergie.

Pour empêcher l’envahissement de leur territoire par d’autres espèces bactériennes, les bactéries diffusent autour d’elles des substances chimiques qui bloquent ou qui freinent la multiplication des autres espèces. Ces produits bio utilisés par une espèce pour se protéger contre d’autres espèces ont été baptisés “anti-bio-tiques”.

Les bactéries nous protègent.

Les bactéries vivent en colonies. Chaque bactérie se reproduit en se divisant par deux. Ainsi, la bactérie Escherichia Coli est une des principales habitantes du tube digestif humain. Notre intestin en contient des milliards. La présence d’Escherichia Coli dans notre intestin constitue une protection contre l’envahissement du tube digestif par d’autres agents infectieux capables de nous rendre malades.

Si elles sont utiles, pourquoi peuvent-elles nous rendre malades ?

Parfois, les colonies d’Escherichia prolifèrent tellement qu’elles débordent de l’intestin, sortent de l’anus, rentrent dans l’urêtre et remontent le long des voies urinaires. Heureusement, on urine beaucoup tous les jours. L’eau qui est éliminée par les voies urinaires (uretères, vessie et urêtre) rince cette tuyauterie et emporte les colonies de bactéries. En revanche, si on boit trop peu ou s’il existe des diverticules où un peu d’urine stagne, les colonies bactériennes peuvent s’y développer à l’abri du rinçage, dans un endroit qui n’est pas préparé à leur présence. Cette colonisation intempestive provoque une infection urinaire (“cystite”, “pyélonéphrite”, etc). Pour soigner ces infections, il faut rincer davantage (boire plus d’eau) et supprimer les zones d’urine stagnante après avoir éliminé en quelques jours les bactéries urinaires par des antibiotiques.

Les bactéries apprennent vite

Quand une colonie entre en contact avec des bactéries insensibles à certains antibiotiques, une partie d’entre elles échangent les morceaux de gènes qui permettent de résister à ces antibiotiques. Si, ensuite, la colonie est soumise à ces antibiotiques, ne survivent que celles qui ont acquis les gènes de résistance. Au bout de quelques jours, toute la colonie est devenue résistante. En revanche, si la colonie n’est pas exposée à ce type d’antibiotiques, les gènes acquis ne servent à rien et la colonie s’en débarrasse.

Les antibiotiques, ce n’est pas anecdotique

Prendre des antibiotiques a un inconvénient majeur : ça perturbe la vie des milliards de bactéries présentes dans notre corps et à sa surface. Les antibiotiques empêchent la reproduction de ces bactéries protectrices et favorisent celle des bactéries résistantes, sources ultérieures d’infections graves sur lesquelles les antibiotiques n’auront aucune prise.

Consommer des antibiotiques quand ils ne servent à rien est donc tout à fait nuisible. Cependant, certaines infections provoquées par des bactéries ne guérissent qu’avec des antibiotiques : méningites, pneumonies, « surinfections bronchiques », infections rénales, péritonites, etc. Le choix de l’antibiotique, son dosage, l’horaire des prises et la durée du traitement font l’objet d’un savant arbitrage entre efficacité thérapeutique et préservation de la « flore microbienne ». Il est alors particulièrement important de suivre scrupuleusement les recommandations du médecin prescripteur.