Antibiotiques

Pour profiter au maximum des bienfaits des antibiotiques sans les gâcher, il est important d'adopter un comportement astucieux et responsable, en ayant en tête quelques vérités fondamentales :

• Se laver les mains avec un savon ou utiliser une solution hydro-alcoolique réduit la transmission des micro-organismes par le contact des mains.
• Toute fièvre n'est pas d'origine infectieuse.
• La plupart des infections sont virales et les antibiotiques n'ont pas d'effet sur les virus.
• Il n'y a pas lieu de prescrire un antibiotique en cas de fièvre isolée.
• L'antibiotique n'a pas d'effet immédiat sur les symptômes fièvre et douleur qui nécessitent un traitement symptomatique.
• Un antibiotique peut avoir des effets indésirables individuels de toxicité d'organe ou d'allergie. En consommer n'est pas anecdotique.
• Les allergies vraies aux antibiotiques sont rares et peu documentées.
• Un antibiotique a toujours un impact sur l'écologie des flores commensales (flore microbienne du tube digestif, des voies respiratoires, de la muqueuse vaginale et de la peau).

La prescription repose sur :

• un diagnostic précis, avec (quand c'est possible) un recours à des examens de laboratoire. Quand c'est impossible, le choix de l'antibiotique est basé sur une analyse des probabilités, en se référant à la cause bactérienne la plus probable ;
• les caractéristiques du patient : âge (enfant et personnes âgées), poids, fonction hépatique et rénale, fragilité (diabète, déficit immunitaire), grossesse et allaitement ;
• le choix d'un antibiotique et d'une durée de traitement la plus courte possible afin d'éviter la sélection de souches résistantes;

Il est préconisé de :

• privilégier la voie orale (comprimé, gélule, sirop);
• respecter les posologies et les durées de traitement préconisées ;
• réévaluer l'intérêt du traitement antibiotique entre 48 et 72 heures après le début du traitement ;

• L'aspect purulent ou muco-purulent des sécrétions nasales n'est pas synonyme d'infection bactérienne.
• En l'absence de signes de gravité ou de terrain à risque, le traitement antibiotique n'est pas urgent.
• En cas de doute sur l'utilité d'une prescription d'antibiotique, il est préférable d'attendre 48 heures avant de prendre sa décision.
• Certaines infections bactériennes ne relèvent pas d'une antibiothérapie mais d'une intervention chirurgicale, par exemple le drainage d'un abcès.

Il n'y a pas lieu de prescrire un antibiotique dans les infections suivantes, en majorité virales :

• rhinopharyngite aiguë, angine virale ;
• épisode grippal ;
• otite moyenne aiguë (OMA) de l'enfant de plus de 2 ans ;
• otite moyenne aiguë congestive et otite séromuqueuse ;
• otite externe (en dehors de l'otite externe maligne du diabétique) ;
• écoulement venant de l'oreille (otorrhée) sur drain ;
• bronchite aiguë de l'adulte sain, y compris chez le fumeur ;
• exacerbation aiguë d'une bronchite chronique simple (sans obstruction) ;
• exacerbation aiguë d'une bronchite chronique obstructive légère ou modérée, en l'absence de sécrétions purulentes ;
• bronchiolite ou trachéobronchite d'évolution favorable dans les 72 heures, en l'absence d'OMA associée ;
• sinusite maxillaire de l'enfant ou de l'adulte quand l'évolution sous traitement symptomatique est favorable.

Il n'y a pas lieu de prescrire un antibiotique si des bactéries sont découvertes dans les urines sans qu'elles provoquent de signes particuliers («bactériuries asymptomatiques») en dehors de la grossesse, y compris sur sonde.

L’avenir des antibiotiques dépend de chacun de nous

La résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement. Elle peut toucher toute personne, à n’importe quel âge et dans n’importe quel pays.

La résistance aux antibiotiques est un phénomène naturel mais le mauvais usage de ces médicaments chez l’homme et l’animal accélère le processus. Des mesures importantes doivent être prises à tous les niveaux de la société pour réduire l’impact et limiter la propagation des résistances. Ainsi chacun de nous peut participer à prévenir et combattre la propagation de la résistance aux antibiotiques :

• n’utiliser des antibiotiques que s’ils sont prescrits par un professionnel de santé qualifié ;
• ne jamais exiger d’antibiotiques si votre médecin vous dit que vous n’en avez pas besoin ;
• toujours respecter les conseils des soignants lorsque vous utilisez des antibiotiques ;
• ne jamais partager vos antibiotiques avec d’autres personnes ou utiliser les médicaments qui vous restent ;
• prévenir les infections en vous lavant régulièrement les mains, en suivant les règles d’hygiène pour la préparation de la nourriture, en évitant les contacts proches avec des malades, en ayant des rapports sexuels protégés et en tenant vos vaccinations à jour ;
• préparer les aliments de façon hygiénique en respectant les « Cinq clés pour des aliments plus sains » (les garder propres, séparer aliments crus et cuits, bien les cuire, les conserver à une température adaptée, utiliser de l’eau et des produits sains) et privilégier des aliments, notamment les produits d’élevage, sans antibiotiques.

Source : OMS

Les antibiotiques, bien se soigner c’est d’abord bien les utiliser

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Source : Santé publique France

Vidéo n°2 : Zoé peut vous le confirmer, les antibiotiques, ça ne marche pas contre... (décembre 2023)
Source : Santé publique France